Lâcher prise


Lâcher prise ou laisser aller ? Ce sont des notions voisines, mais sont-elles vraiment cousines ? Toutes les deux supposant la fin d'une tension, la libération d'une pression, l'abandon d'une prétention. Elles se ressemblent donc dans la phase initiale, où l'humilité oblige même les plus fiers à admettre la réalité de leurs faiblesses, de leurs dépendances, de leur aliénation. Mais le lâcher-prise vise à déshabiller l'individu de ses illusions pour le recentrer, alors que le laisser-aller aurait plutôt tendance à lui faire baisser les bras devant celles-ci et à le disperser. 

 

Pour lâcher prise, nous ne devons pas résister au courant de la vie, mais nous laisser porter par celui-ci en acceptant les événements à venir tels qu'ils se présentent.

C'est l'opposé de l'attitude de vouloir tout contrôler. Souvent, derrière ce besoin de contrôler, se cache la peur de ne pas tout maîtriser et de se laisser dépasser par les événements. Dans ce cas, il sera utile de travailler sur cette peur pour nous en libérer. Il est préférable de ne pas nous braquer, mais d'accueillir ce qui vient vers nous, car si un événement se présente, c'est qu'il doit être vécu. Cela signifie que nous avons des leçons à vivre en rapport avec ce qui se présente à nous.

Pour réaliser le lâcher prise, nous devons revisiter la façon de voir notre attirance pour les valeurs matérielles et nous recentrer à travers la méditation.

Pour cela, nous devons nous recentrer sur notre vision intérieure, voir le film de notre vie et de notre venue sur Terre, grâce à l'angle de vision de l'esprit que nous sommes, qui est venu sur Terre pour vivre une expérience.

Puis il nous faut revisiter les grandes rencontres et les grands événements de notre vie, avec le regard de l'esprit qui est venu pour un temps donné habiter un corps physique, pour expérimenter la "matière".

Ainsi, avant de venir sur Terre, nous avons choisi nos parents biologiques, qui sont nos premiers formateurs dans cette existence.

Quant aux rencontres vécues, nous devons nous rappeler qu'elles ne sont pas le fruit du hasard. Il s'agit souvent de rencontres karmiques, qui nous font parfois travailler sur les leçons de vie que nous devons expérimenter. Ce sont ces expériences vécues qui nous aident à nous épanouir et à grandir intérieurement.

Nous constaterons, en revisitant avec le regard de l'esprit nos différentes expériences vécues, que les choses se relativisent d'elles-mêmes, reprenant ainsi leur juste place.

De ce fait, si nous intégrons plus facilement que nous sommes  sur Terre que temporairement, nous ferons plus attention à bien vivre l'instant présent et à la vie qui passe, au lieu de la vivre comme beaucoup par anticipation.

Cela nous permet de relativiser les épreuves vécues, qui n'ont pas été vécues par hasard, ce qui peut être rassurant dans certains cas.

Enfin, pour ce qui est de nos biens terrestres, nous voyons que nous pouvons être plus détachés, car le fait de constater que nous n'en bénéficions que provisoirement nous permet de nous centrer sur l'essentiel, puisque notre vie sur Terre n'est qu'un passage.

Ce recul est nécessaire pour visiter tous nos liens affectifs avec le regard de l'esprit et les remettre à leur juste place afin de relativiser certains de nos attachements excessifs à l'égard de certains objets matériels, par exemple

En revisitant  nos liens avec les êtres, les événements et les choses matérielles, nous doublons notre regard, nous permettant ainsi de voir ce que nous aimons en tant qu'homme ou femme que nous sommes, et d'avoir du recul puisque à présent, nous voyons les choses avec le regard de l'esprit qui habite ce corps de manière temporaire. 

On nous le répète assez souvent : le stress est mauvais pour la santé. Arrêtons donc de vouloir tout contrôler, de revenir sur le passé, de penser au futur, de se prendre la tête pour des pacotilles, apprenons le lâcher-prise !

Mais qu’est-ce que le lâcher-prise au juste ? On en entend beaucoup parler autour de nous, mais ça reste un concept assez vague qui se résume souvent à l’idée qu’il ne faut pas perdre son énergie pour des choses que l’on ne puisse pas changer. Par exemple, si vous avez un rendez-vous et que vous allez être en retard, car il y a trop de circulation sur la route, inutile de stresser, de vous énerver dans votre véhicule et de pestiférer contre les autres conducteurs. Cela ne changera rien (certes, ça vous défoulera peut-être, mais c’est tout !), aussi restez zen et vous dépenserez beaucoup moins d’énergie pour une situation que vous ne pourrez pas changer.

Mais le lâcher-prise est en fait une philosophie de vie qui demande une véritable transformation intérieure. Guy Finley, dans son ouvrage « lâcher-prise » paru en 1990, nous explique qu’on ne peut être épanoui dans sa vie que si on tourne le dos à toutes les émotions négatives. La peur, la tristesse, la honte, la jalousie ne sont que des émotions, elles ont un début et une fin, il ne faut pas s’identifier à elles, elles ne sont pas nous (il faut sortir du faux moi). Il faut donc arrêter d’être les victimes de nos angoisses et de notre imagination, nous sommes notre seul bourreau, c’est nos pensées qui conditionnent notre bonheur. Changeons notre façon de voir la vie et tout le reste changera. Le changement vient de l’intérieur, il est en chacun de nous.

L’idée du lâcher-prise rejoint vraiment celle du pouvoir du moment présent, pour vivre heureux vivons ici et maintenant. Arrêtons de laisser entrer dans notre demeure intérieure des pensées négatives, il faut rester maître de soi, de son mental. Pour cela, il faut pratiquer l’auto-surveillance et rester attentif à toutes les pensées qui traversent notre esprit au cours de la journée. Il faut les accueillir avec bienveillance, mais les laisser, circuler et les modifier quand elles sont vraiment néfastes pour nous (genre « je suis nulle », « je n’y arriverai jamais »).

De même, tout ce qui traverse notre vie n’est qu’apprentissage, prenons les choses comme elles viennent, cessons de nous juger parce qu’on n’aurait pas dû dire ceci, ou faire cela. Nous sommes toujours au bon endroit au bon moment. Ce qui a été dit devait être dit. Allons de l’avant !

Lâcher-prise, c’est aussi arrêté de vouloir correspondre aux attentes des autres, c’est savoir dit non, rester intègre. Plus on essaie de ressembler à l’image qu’on nous colle, plus on est malheureux. Il faut se libérer de nos chaînes (vouloir plaire aux autres, faire ce que les autres et la société voudraient qu’on fasse par exemple), écoutons notre intuition profonde, la célèbre voie du cœur.

 

Un lâcher-prise demande du travail, on ne se transforme pas intérieurement du jour au lendemain. Chaque jour il faut travailler sur son mental, sur sa foi, sur son éveil.

Quelques pistes pour arriver à lâcher-prise plus souvent :

-         Méditez, un peu chaque jour, pour faire de la place dans votre esprit, pour mettre votre mental au repos.

-         Ayez conscience de ce que vous tenez. Qu’est-ce que vous retenez dans votre vie et qui vous rend malheureux ?  (croyances limitantes, règles établies, etc.)

-         Quand un gros pépin vous arrive, apprenez à respirer, fermez les yeux et concentrez-vous sur vos respirations, ces dernières doivent être profondes et lentes. Appelez cela « la minute zen ».

-         Quand la colère vous envahit, prenez l’air ! Rien de tel, qu’une balade en pleine forêt, dans un parc ou en bordure de mer pour vous remettre les idées en place.

-         Ayez la foi, ayez confiance en la vie, suivez votre intuition, intéressez-vous à la puissance de l’intention, dites-vous que l’univers vous veut du bien. Prenez chaque obstacle que vous rencontrez comme « une expérience pour grandir et vous éveillez ». « Obstacle est matière à action » a d’ailleurs longtemps été ma devise.

-         Soyez attentifs à vos pensées (corrigez-les le plus souvent possible), ne laissez pas le négatif vous envahir, pensez positif ! En changeant votre angle de vue, la situation peut changer, tout est une question de perception.

-         Chaque fois que vous voyez une cascade, une fontaine, un fleuve, un cours d’eau, posez-vous quelques instants. Demandez-vous « qu’est-ce qui circule en moi ? Qu’est-ce que je retiens ? Qu’est-ce que je laisse circuler naturellement dans mon mouvement ? »

-      En vous levant le matin, ayez conscience que la journée commence pour vous avec un quota d’énergie. Aussi, soyez attentif à votre réserve d’énergie dans la journée, à quoi vous sert-elle ? A lutter contre ce qui ne peut pas être changé ? (par exemple, vous râlez parce qu’il pleut, cela puise dans votre énergie) Ou bien, vous mettez cette énergie au service de choses plus nobles ? (vous aidez les autres, vous prenez du temps pour vous, vous jouez avec vos enfants, etc.). Tout est une question de choix.

Minute ! Papillon... Pas si vite... 

L'exemple d'une reine de l'art de vivre

• L'Art de la simplicité, Dominique Loreau, éd. Robert Laffont

 

Épurez votre maison ! Videz vos armoires ! Abandonnez vos achats compulsifs ! Mangez plus frugal ! Débarrassez-vous des tonnes de superflu qui vous empêchent de vivre ! Les injonctions de Dominique Loreau sonnent quasiment comme des ordres. Non qu'elle soit de tempérament autoritaire, mais parce que son bonheur s'est si clairement épanoui le jour où elle a osé faire le grand vide, que nous sommes formidablement tentés de l'imiter. Attention, le “grand vide” concerne absolument tous les aspects de l'existence : la garde-robe aussi bien que la bibliothèque, le garde-manger aussi bien que le carnet d'adresses ! Pour cette grande voyageuse - finalement subjuguée par le Japon zen où elle vit depuis vingt ans -, nos vies sont encombrées de toutes les manières possibles : trop d'objets et trop de nourriture, mais aussi trop d'activités, trop de relations, trop de bavardages, trop de pensées... Quel que soit le domaine l'on regarde, notre espace-temps est rempli comme un cagibi, où il est impossible d'évoluer. Or, ce qui nous encombre n'est presque jamais vitalement indispensable. Toute la force de l'esprit zen est de montrer que l'esthétique naît de la seule utilité vitale. À mesure que Dominique Loreau nous entraîne dans son dépouillement, passant d'une maison (presque) vide à un corps (presque) austère, et de là à un esprit (complètement) vivant, un formidable désir de simplification nous envahit nous aussi. Un guide pratique qui est aussi une leçon de sagesse.

Conférence à voir absolument, à méditer et à mettre en pratique dans sa vie dès à présent...